Introduction aux crédits
Le crédit : vaste sujet, à la mesure de son rôle dans notre société... Le terme vient du latin credere, croire. En effet, la confiance est indispensable à sa pratique.
Cette page n'est pas un exposé sur le crédit mais une porte d’entrée qui vous mènera aux techniques appropriées. L'aspect juridique n'est pas traité sur ce site.
Présentation
Le crédit est la mise à disposition d'un bien ou service (souvent de l'argent) en échange d'un bien ou service livrable plus tard (là aussi et encore plus souvent, de l'argent). C'est le contraire de l'échange au comptant où la mise à disposition est immédiate.
La plupart des crédits s'inscrivent dans deux grandes catégories : la vente à crédit et le prêt de monnaie.
- La première est la vente d'un produit avec paiement différé, telle que pratiquée entre un fournisseur et son client.
- La seconde est un prêt de pouvoir d'achat. Il est destiné soit à la production, soit à la consommationC'est l'activité principale des banques qui proposent des crédits à partir des dépôts de leurs clients.
En échange du service rendu et du risque qu'il prend, le créditeur perçoit des intérêts.
Le rôle économique du crédit
Durant des siècles, voire des millénaires (Antiquité et Moyen Âge), le prêt avec intérêt a été condamné, soit pour des raisons religieuses, soit parce que contraire à un état naturel et parfait sur lequel les pensées de Platon et d'Aristote se rejoignaient plus ou moins. L'économie d'alors se caractérisait par une très faible croissance et des innovations rares, du moins selon les critères d'aujourd'hui.
En Europe, les achats de stocks de marchandises et les investissements se sont développés ça et là en bénéficiant de l'usure pratiquée par les non-chrétiens. C'est grâce aux banquiers lombards juifs que les foires annuelles de Champagne ont pu se tenir au treizième siècle.
Progressivement, l'idée même d'une économie sans crédit est devenue utopique. Voir la création monétaire.
Les destinataires du crédit (débiteurs)
Tous les agents économiques sont susceptibles de recourir au crédit.
Les particuliers contractent des crédits à la consommation (affecté, personnel, revolving), de trésorerie (découvert), des prêts immobiliers…
L’étendue des crédits aux entreprises est beaucoup plus vaste. Elle comprend des crédits bancaires et des crédits interentreprises. Bien que beaucoup plus importants en volume, ces derniers font moins l’objet de traitements sophistiqués…
Les crédits aux États sont des emprunts d’État (par exemple les OAT). Ils sont dits « souverains » lorsqu’ils sont émis en devises. Pas de traitement statistique pour apprécier leur solvabilité, juste des ratings établis à partir de ratios et de critères qualitatifs par les agences de notation. Voir éventuellement les sites officiels de France et de Belgique :
http://www.debtagency.be/fr_index.asp
Les destinataires du crédit sont également les banques elles-mêmes.
Le Comité de Bâle 2 a défini une classification des expositions.
La vie d’une créance
La vie d’une créance peut se dérouler comme prévu. Pour un premier aperçu d'une existence sans histoire, reportez-vous à l'initiation aux mathématiques financières.
Cette existence peut aussi s'avérer tumultueuse, et pas seulement si le débiteur rencontre des problèmes.
Certaines créances sont fractionnées en obligations négociables, soit sur le marché, soit plus souvent de gré à gré. Ceci concerne les emprunts d’États et de grosses sociétés (mais si vous avez une ardoise chez votre épicier, elle ne sera ni titrisée, ni négociée sur le marché obligataire). Certaines sociétés ont un avenir douteux. Les obligations qu’elles émettent sont les célèbres junk bonds, à forte prime de risque (spread).
Sur le marché obligataire, les obligations sont cotées en pourcentage de leur nominal (et non en unités monétaires, comme les actions). Il en existe toute une panoplie.
Des créances de même nature peuvent faire l’objet d’une titrisation.
Les directives du Comité de Bâle 2 puis de Bâle 3 donnent un cadre à la fois souple et précis aux établissements financiers qui doivent évaluer en permanence les risques liés au crédit et adapter en conséquence leur niveau de fonds propres pour les couvrir.
Les durées de crédit
On peut classer les crédits selon leur durée.
Les crédits au jour le jour, négociés sur le marché monétaire.
Les crédits à court terme (de quelques jours à 2 ans). La grande majorité de l’encours des créances à court terme est constitué du crédit interentreprises. Les différents types de crédits d’exploitation, bancaires ou non, font partie de cette catégorie : escompte, facilités de caisse, découvert, crédits de campagne… Pour les particuliers, il s’agit de quelques crédits à la consommation, du crédit-relais…
Les crédits à moyen terme (de 2 à 7 ans). Le crédit-bail mobilier et le crédit à la consommation (affecté) se situent généralement dans cette fourchette de durées.
Les crédits à long terme (au-delà de 7 ans). Réservés aux investissements lourds et à l’immobilier (y compris en crédit-bail), ainsi qu’aux obligations négociables. On parle parfois de crédits à très long terme au-delà de vingt ans. La durée d’un crédit immobilier peut atteindre quarante ans pour un particulier.
Les crédits sans limite de durée (revolving…).
Les risques liés au crédit
Le principal risque de crédit est celui de non-paiement. Sa prévention peut passer par une estimation statistique, soit en fonction du profil du débiteur, soit en combinant les caractéristiques de la créance et celles du débiteur. D'une façon générale, la prévention, le recouvrement et la mesure du risque de crédit sont des sujets qui font un appel, non exclusif, aux statistiques, à l'analyse de données (analyse discriminante, régression logistique) et à l'intelligence artificielle.
Pour les particuliers, ce traitement passe par le scoring d’octroi. Cette technique prédictive se fonde le plus souvent sur la régression logistique. Précisons qu’un score est une aide à la décision et non la décision elle-même…
Pour les entreprises, l’analyse financière fournit les ratios qui permettent le scoring corporate, généralement réalisé avec une analyse discriminante prédictive. Les techniques d'analyse de données et de machine learning constituent ici encore une aide, à l’instar des ratingsdes agences de notation, et non une méthode concurrente de l’analyse financière.
Après l’acceptation d’un crédit, c’est le suivi et le traitement du risque qui deviennent la préoccupation du créancier. Il s’agit d’un domaine d’études gigantesque. Voir les risques de crédit.
Un second risque lié au crédit est celui de change.
Sa couverture passe soit par des techniques externes (assurances, change à terme…), soit par des techniques internes : comme le choix de la devise n’est pas permis à tout le monde, le termaillage est une pratique de retard de paiements en cas d’anticipation favorable des cours de change. Une bonne maîtrise de l'analyse technique appliquée au Forex est jouable…
Web
Pour les particuliers, il y a pléthore de sites marchands. Quant aux entreprises :
Encyclopédie pour particuliers et entreprises :
www.rachatducredit.com/credits