La prise de décision

Types de décisions et processus

Tout le monde prend chaque jour des décisions. La plupart sont sans importance mais certaines engagent toute l’existence. Les unes ne concernent que nous-mêmes tandis que d’autres peuvent changer la vie d’autres individus.

Il y a décision lorsqu’il y a choix. On ne peut pas décider d’être immortel. Le concept de choix intéresse les philosophes mais, dans une organisation, il est certainement la clé de la qualité du management. Il conduit à tout, du développement à la faillite.

 

Les objectifs

On prend une décision en vue d’un objectif. Vous choisissez un menu dans l’objectif de vous restaurer et d’y prendre, en principe, du plaisir.

Dans une organisation, les objectifs sont multiples et ils impliquent bien entendu des décisions : celle de recruter le meilleur vendeur parce que l’objectif est de redresser les ventes, celle d’opter pour tel ou tel placement financier pour rentabiliser un excédent de trésorerie, voire simplement celle de rester tard au bureau pour terminer un travail ou le remettre au lendemain en fonction de ses propres objectifs !

 

Impacts

De nombreuses décisions impactent les parties prenantes, c’est-à-dire d’autres personnes concernées, physiques ou morales.

Par exemple, un cadre décide de réorganiser son service. La répartition du travail sera différente et donc les membres de l’équipe devront apprendre de nouvelles tâches.

Autre exemple, un acheteur prend la décision de reporter le paiement d’une facture pour faire face à un problème de trésorerie. Mais c’est alors son fournisseur qui doit trouver une solution car son compte courant devient trop débiteur.

Certaines décisions satisfont tout le monde. On parle alors de consensus. Mais c’est loin d’être toujours le cas et des conflits éclatent.

Un conflit peut exister entre deux personnes, dans un groupe restreint, affecter toute une organisation ou dresser une entreprise contre une autre. Une décision gouvernementale peut entraîner des manifestations. Une guerre naît de décisions. Une réconciliation également.

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Niveaux de prise de décision

On le voit, une décision peut avoir des répercussions graves ou heureuses.

Dans une organisation, on distingue deux niveaux : stratégiques et opérationnelles.

Les décisions stratégiques impactent l’organisation sur le long terme. Une fois prises, elles sont difficiles à modifier. Elles sont par conséquent risquées et c’est pourquoi elles relèvent de l’équipe dirigeante qui dispose d’informations étendues.

Les décisions opérationnelles sont prises par l’encadrement intermédiaire ou par les employés. Elles sont moins risquées et plus facilement réversibles. Par exemple, un manageur décide de ne plus diffuser de notes internes sous forme papier mais uniquement par messagerie. Ou encore, un responsable des ventes décide d’augmenter certains prix.

Une autre distinction existe : entre les décisions de routine et celles de rupture.

Une décision de routine est une décision habituelle. Elle est opérationnelle, ce qui ne signifie pas qu’elle est dénuée d'intérêt pour toutes les parties prenantes. Lorsqu’un agent immobilier vend une maison, c’est une routine pour lui mais pas pour l’acheteur ! Idem lorsqu'un juge décide d'une peine...

Une décision de rupture implique une remise en cause. Elle est souvent liée à une évolution de l’environnement. Par exemple, en mai 2020, le télétravail est devenu la règle dans le groupe PSA. L’objectif est que les salariés ne viennent à leur bureau qu’un jour et demi par semaine en moyenne.

 

Le processus de décision

Une décision doit être prise dès lors que les choses ne se déroulent pas comme souhaité.

C’est d’abord une question de perception : si un même problème est perçu différemment par deux individus, leurs réponses ont de bonnes chances d’être différentes. Notamment, l’un peut agir et l’autre peut laisser faire…

Le processus rationnel d’une prise de décision est le suivant. La bonne conduite de chaque étape dépend fortement des informations disponibles.

  1. Identification du problème. Si celui-ci n’est pas défini clairement, les solutions seront inadaptées.

  2. Identification des critères de décision pour le résoudre (recueil d’informations diverses, comparaisons, recherche des causes…). Prenons un exemple, qui peut s'adapter à une entreprise ou à un particulier. La capacité de stockage des données devient insuffisante (problème identifié). On peut choisir de supprimer les fichiers inutiles ou d’acquérir des espaces de stockage supplémentaires.

  3. Pondération des critères de décision. En l’occurrence, la suppression de fichiers inutiles ne coûte que le temps passé à effectuer l’opération et il est possible de perdre des fichiers que l’on n’aurait pas dû effacer. Il s’agit donc de déterminer quels sont les critères de choix les plus impactants.

  4. Liste des options possibles. La suppression des fichiers peut être automatique ou manuelle, il existe différentes offres de matériel pour des capacités de stockage plus ou moins importantes…

  5. Évaluation de ces différentes options. Dans notre exemple, on chiffre les coûts et le temps passé pour chaque option recensée. On évalue aussi les risques (celui de perdre des données utiles, de se retrouver avec le même problème dans peu de temps…).

  6. Choix.

Notez que selon les auteurs, ce processus peut être un peu différent.

Dans tous les cas, la créativité est une qualité essentielle pour prendre de bonnes décisions. Mentionnons aussi la capacité à prendre du recul et à ne pas prendre de décision hâtive sous le coup de l’émotion.

Des outils existent pour faire les meilleurs choix : arbres de décision, matrices de décision…

Les différents dispositifs qui permettent de contrôler la prise de décision sont appelés la gouvernance.

 

décision à prendre