Consommation, revenu et prix
Certes, il existe des super-riches qui vivent très chichement et des beaucoup-moins-riches qui vivent largement au-dessus de leurs moyens (ils sont d'ailleurs plus nombreux que les premiers). Mais en général, les ménages consomment et épargnent en fonction de leur revenu. Cette page creuse ce thème en introduisant quelques notions. Sa lecture peut être complétée par celle de la page consommation, marqueur social.
Types de consommations
La consommation est un concept de première importance en économie. C'est une composante essentielle de la demande.
Nous ne présenterons ici que la consommation finale, par opposition à la consommation intermédiaire (biens et services intermédiaires).
En principe, la consommation obéit à des priorités. Parmi les consommations « obligées », on distingue les dépenses contraintes, dites encore pré-engagées (logement, eau, gaz, électricité, téléphone, télévision, assurances) et les dépenses incontournables (alimentation, transport, santé et éducation). Les autres dépenses sont facultatives : les loisirs, l’habillement, l’équipement de la maison… L’épargne peut être assimilée à une dépense facultative. Il est bien évident que, dans ce cadre très général, chaque ménage répartit ses dépenses selon ses préférences : les globe-trotters s'orientent davantage vers les transports, les fashion victims vers l'habillement, les gourmets vers l'alimentation...
Toutes les consommations ne font pas l'objet d'une dépense. À côté de ces consommations marchandes existent des consommations non marchandes, c'est-à-dire qui ne passent pas par le marché. Il s'agit de l'autoconsommation (cultiver ses propres légumes, manger des poissons pêchés soi-même, etc.) et les consommations collectives financées par les pouvoirs publics (routes, éclairage public...). Enfin, pour en finir avec les définitions de consommation, la consommation effective des ménages regroupe tout ce qui est individualisable (donc marchand mais qui comprend aussi une partie collective : sessions de formation, frais d'hospitalisation, etc.).
Structure de consommation et revenu
Plus le revenu disponible augmente, plus la part des dépenses facultatives est élevée. Mais il faut bien garder à l’esprit qu’au sein d'une même catégorie d'achats il existe des modifications en fonction du revenu. Derrière un budget « transport » se cache aussi bien l’achat d’un ticket de métro que celui d’une Bentley.
La part d’une dépense pour un poste particulier par rapport à la consommation totale est appelée coefficient budgétaire. Le tableau ci-dessous en indique quelques uns. On relève par exemple qu’en 2006 un cadre réservait en moyenne \(10,8\%\) de ses dépenses à la culture et aux loisirs alors qu’un ouvrier n’en consacrait que \(7,6\%.\) (source INSEE)
http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon05158
En fait, il existe des types d’achat pour lesquels le revenu n’a aucune importance. On ne consomme pas plus de sel ou de sucre lorsqu’on a gagné au loto ! En revanche, les dépenses de restaurant augmentent bel et bien. On dit que ces différents produits (sel ou repas au restaurant) n’ont pas la même sensibilité au revenu. Or, cette sensibilité se mesure. On la nomme élasticité-revenu (\(e_r\)).
Enfin, notons que si la consommation varie beaucoup selon le revenu, il en est de même de l’épargne pour laquelle on remarque aussi un ordre de priorité. Lorsque son capital est faible, l’épargnant ouvre un compte sur livret. S’il est un peu plus élevé, l’épargnant peut se tourner vers l’assurance-vie mais il peut aussi se diversifier en achetant des actions ou des obligations, souvent de façon indirecte (parts d’OPCVM). Avec davantage d’argent, il peut devenir propriétaire d’un bien immobilier de rapport et encaisser, par exemple, les loyers d’un appartement.
Consommation et prix
Il est évident que si le prix d'un produit augmente, il risque d'être moins consommé.
Là aussi, une variation de prix sur tel bien n'a pas le même impact sur sa consommation que la même variation sur tel autre. Cette sensibilité est nommée élasticité-prix (\(e_p\)). Cette notion est très importante pour les entreprises qui ont une marge de manœuvre plus ou moins large pour modifier leurs prix de vente.
Pouvoir d'achat
Le pouvoir d'achat est la quantité de biens et services qu'il est possible d'acheter avec son revenu disponible brut. Si un consommateur conserve le même revenu pendant un laps de temps au cours duquel les prix augmentent, son pouvoir d'achat baisse. En période d'inflation, il n'y a hausse du pouvoir d'achat que si le revenu augmente plus vite que les prix.
Évolution
La structure de la consommation évolue dans le temps. Depuis la seconde guerre mondiale, la part des produits alimentaires dans le budget des ménages n’a cessé de diminuer. Ce n’est pas que l’on mange moins bien qu’avant, au contraire. Mais comparativement à l’alimentation, les autres budgets ont pris un poids beaucoup plus élevé (transport, loisirs, logement…). Ce phénomène est connu sous le nom de loi d'Engel.
Aujourd’hui, le coefficient budgétaire de l’alimentation conserve une position majeure dans la plupart des pays. En Europe, celui de la Roumanie est bien plus élevé que celui qu’avait la France dans les années 60 (source http://www.lefigaro.fr).
De même, la part des transports n’a fait que s’accroître avec le développement de l’automobile jusqu’à amorcer une légère baisse, du moins en France, depuis le début des années 2000. Au vingt-et-unième siècle, c'est le budget communication qui s'est mis à s'accroître (téléphonie).
On attribue à Engel d'autres observations, notamment que la part de l'habillement resterait à peu près identique quel que soit le revenu (ce qui est loin d'être vérifié). En revanche, la part des loisirs, de l'éducation et de la santé augmente avec le revenu.