Les facteurs de stress

Causes de stress au travail

Le stress au travail est la meilleure et la pire des choses. La meilleure car à petite dose il agit comme un stimulant. La pire car au-delà d'un certain seuil d'agression, ses conséquences peuvent être catastrophiques, tant pour l'individu que pour son employeur. Notez d'ailleurs que la limite entre petite et forte dose est non seulement difficile à établir sur le stress lui-même, mais que les réactions sont très variables selon les personnes.

Les causes sont diverses. Ci-dessous vous en trouverez une belle liste. Si vous les cumulez toutes en même temps, vous êtes déjà mort !

Certaines sont plus impactantes que d'autres mais elles n'ont pas été hiérarchisées selon leurs effets. Pour avoir une idée de leurs importances respectives, vous pouvez prendre connaissance de quelques questionnaires de mesure du stress, desquels vous déduirez les poids respectifs des facteurs. Mais il va de soi que leur construction a une validité statistique et que chacun réagit différemment à un type d'agression.

On relèvera d’une part les causes internes au monde du travail (sur lesquelles l'employeur peut agir, voir page prévention du stress) et d’autre part les raisons exogènes. Il s’agit là d’une classification possible parmi d’autres. Par exemple, nous aurions pu distinguer les facteurs de contrainte par opposition aux facteurs d’inhibition (qui empêchent le salarié de montrer tout son potentiel).

 

Facteurs liés au travail

Le contenu : les tâches peuvent être trop monotones ou répétitives. Si certaines personnes s’en accommodent, d’autres trouvent ce train-train insupportable. Cette situation ne génère pas directement du stress mais un mal-être fragilisant les défenses psychologiques.

Une surcharge de travail engendre également le stress mais la sous-charge aussi (phénomène de bore out). Là encore, les situations se vivent différemment selon la personnalité de chacun.

Travailler dans l’urgence est aussi une source de stress. Pour certaines professions, c’est même une situation quotidienne (journalistes, cuisiniers…).

Bien sûr, la difficulté des tâches peut être elle aussi anxiogène. Par difficulté, il faut entendre une inadéquation entre le travail demandé et une formation insuffisante. Mais la palme du stress revient sans doute aux objectifs irréalisables !

D’autres facteurs liés au contenu du poste sont les exigences trop fortes, tant quantitatives (rendement, objectifs de baisse des coûts, timing serré, masse d’informations à traiter…) que qualitatives (vigilance, niveau de qualité…). C’est pourquoi certaines promesses commerciales engendrent des situations difficiles à vivre (réparations express, disponibilité 24 heures sur 24…).

court-circuit (timbre)

En modifiant parfois profondément le contenu des postes de travail, les évolutions technologiques participent elles aussi à l’inquiétude de ceux qui ne pensent pas pouvoir s’adapter.

L’organisation du travail : elle concerne d’abord les relations avec la hiérarchie qui ne relèvent pas des personnalités. Par exemple : manque d’autonomie ou de cadrage, ordres contradictoires, forte pression, crainte d’un licenciement… Parmi les contradictions se trouvent les dilemmes : il faut parfois choisir entre la satisfaction d’un client ou celle de la hiérarchie, ou encore arbitrer entre la qualité et le temps d’exécution.

D’autres défauts d’organisation sont la mauvaise répartition des tâches, une imprécision des demandes, des conflits de personnes sur certaines missions… Dans ces situations, chacun essaie soit de récupérer une partie du travail des autres, soit au contraire de se défausser.

Parfois, c’est l’organisation en elle-même qui génère du stress : horaires difficiles, polyvalence, flux tendus, statuts précaires, changements de poste fréquents…

Les relations de travail : le peu d’écoute et le manque de soutien de la hiérarchie et/ou des collègues est déstabilisant. Un management autoritaire ou déficient, une hiérarchie distante, peu communicante ou qui inspire la peur sont des causes de stress assez fréquentes. À l’excès, ces relations dysfonctionnelles conduisent même à l’isolement social. Quant à l’isolement physique, il peut être inhérent au poste mais il peut aussi caractériser certaines « mises au placard ».

En effet, le stress est parfois utilisé comme une arme, en particulier pour se débarrasser de quelqu’un : harcèlement moral, brimades, etc. Ce type d’abus, tout comme le harcèlement sexuel, relève du droit pénal.

Le stress est une composante obligée du processus de conflit interpersonnel et la situation conflictuelle alimente à son tour le stress de ses protagonistes. C’est un cercle vicieux dont il faut se sortir par les moyens de résolution de conflits (négociation, conciliation ou arbitrage).

L’environnement de travail : le stress naît aussi de causes physiques. Le bruit, la chaleur ou le froid, la foule, un mauvais éclairage, la qualité de l’air sont des éléments auxquels on croit souvent s’habituer mais qui se révèlent préjudiciables à la santé. Ajoutons les problèmes d’ergonomie (mauvaise conception du poste de travail, postures incorrectes, équipements lourds…) et les risques physiques (feu, explosions, produits cancérogènes…).

facteur de stress

Un nouveau facteur de stress est dû au développement de technologies de communication qui nous imposent de plus en plus une connexion en tout lieu et à tout moment avec son environnement de travail. Bien souvent, il n’est même plus possible de décompresser pendant les vacances. Un comble !

L’environnement sociologique : les évolutions sociales s'accompagnent de nouvelles sources de stress et des risques professionnels se sont développés depuis les années 2000.

Ainsi, la violence jusqu’alors absente de certains lieux de travail s’est étendue par endroits (hôpitaux, collèges…). Les vols de métaux et de nourriture prennent de l’ampleur, apportant quelque inquiétude à des professionnels autrefois épargnés. Les invectives ne sont plus rares vis-à-vis des agents du service public sur lesquels les usagers déversent des rancœurs souvent liées à des décisions politiques plutôt qu’aux services eux-mêmes.

Autre nouveau facteur de stress : le « juridisme ». Le recours désormais de plus en plus fréquent à la Justice pour contester une action ou une décision conduit à une sur-responsabilité. Des médecins s’assurent désormais contre les erreurs médicales.

L’environnement économique : depuis la fin des trente glorieuses, on a l’impression de ne vivre que des crises économiques !

La concurrence, l’incertitude face à l’avenir, la compétitivité, le chômage, les délocalisations sont autant de raison de s’inquiéter.

L’environnement micro-économique est lui aussi stressant. Nous avons déjà évoqué les situations liées aux clients mais les fournisseurs aussi apportent leur lot de problèmes (délais non respectés, qualité insuffisante, etc.) !

 

Facteurs individuels ou familiaux

  • Facteurs physiologiques : manque de sommeil, mauvaise alimentation… Précisons que si ces facteurs peuvent nous rendre plus fragiles face aux situations stressantes, ils en sont aussi les conséquences. C'est un cercle vicieux.

  • Évènements de la vie : blessure, accident, maladie, traumatisme psychologique…

  • Évènements familiaux : rupture, divorce, maladie d’un proche, conflits familiaux, décès… Notez que des évènements heureux comme un mariage ou une naissance sont aussi des sources de stress !

  • Facteurs d’ordre financier : surendettement, insécurité financière…

 

Facteurs combinés

Enfin, l'une des sources du stress est l’inadéquation entre les besoins familiaux et professionnels : trop peu de temps passé en famille pour raisons professionnelles, travail apporté au domicile, etc.

 

facteur de stress