Les groupes restreints

Notions relatives aux groupes

Qu’est-ce qu’un groupe ? La question peut sembler inutile et la réponse aller de soi. Mais se contenter de dire que « c’est un ensemble de personnes » serait très réducteur !

Un groupe restreint comporte un faible nombre d’individus (entre trois et une quinzaine ou un peu plus). Au-delà, la cohésion est moins forte. Le groupe social dont les membres comportent des caractéristiques communes mais ne se connaissent pas n’est pas étudié ci-dessous, encore que certaines observations lui sont applicables.

Comment considère-t-on l’existence de groupes au sein d’une organisation plus large ? Grâce aux caractéristiques qui leur sont propres et qui orientent les comportements individuels.

 

Caractéristiques

  • Les valeurs sont des principes qui guident les individus. Elles donnent un sens moral aux actions. Exemples : l’esprit d’équipe, la recherche d’un développement durable, la solidarité, le professionnalisme, le progrès technologique, la pédagogie…

  • Les normes sont les règles de conduite qui se sont construites petit à petit ou qui traduisent des orientations prises dès la construction du groupe (normes sociales). Généralement tacites, elles sont pourtant plus importantes que les règles formelles ! Leur non-respect est sanctionné, de façon souvent non déclarée, par une mise à l’écart. Elles peuvent évoluer. Les normes de communication sont les codes et les rituels.

  • Les codes sont des symboles qui indiquent l'appartenance à un groupe. Il s’agit de signes verbaux (tutoiement, vocabulaire particulier , tics de langage, etc.) et non verbaux (code vestimentaire, façon de se saluer...).

  • Les rituels sont des coutumes dont le rôle est de faciliter le sentiment d’appartenance. Il existe des rituels de salutation, de présentation, de remerciement et de séparation...

  • La culture est l’ensemble des connaissances, des normes et des valeurs qui donnent à chaque groupe et à chaque individu un caractère unique. Dans un groupe restreint, elle est fortement déterminée par d’autres cultures, d’ordre plus général (pays, culture d’entreprise). C’est ainsi qu’une entreprise est un creuset de traits culturels spécifiques et de « sous-cultures » propres à telle direction ou tel service sans cesse alimentées d'apports exogènes.

Ces différentes caractéristiques se traduisent par une certaine cohésion. Un nouveau membre doit pouvoir s'adapter. En entreprise, un arrivant (recrutement ou mutation) traverse une phase de socialisation avant d'être complètement intégré.

 

Typologie

Le groupe formel repose sur un organigramme tandis que l’informel se crée par adhésion volontaire. Une organisation comprend nécessairement les deux types.

La permanence ou non du groupe se traduit par une distinction entre durable et temporaire. Cette opposition doit être comprise par rapport à un objectif. Un groupe de projet stable mais destiné à être dissous au bout d’un an est considéré comme temporaire. Dans le même temps, le service de contrôle de gestion de l’entreprise est considéré comme un groupe stable même si, durant l’année, il y a des mouvements de personnel. Un groupe peut être éphémère et montrer tout de même certaines des caractéristiques vues ci-dessus, certes de façon embryonnaire. À titre d’exemple, un panel de consommateurs qui réunit pour deux heures des personnes qui ne se connaissaient pas est un groupe formel temporaire dont l’objectif et les personnalités des membres instaurent rapidement une dynamique particulière.

Il existe aussi une classification selon l’appartenance sociale. Elle intéresse davantage les études marketing mais peut expliquer la formation de groupes restreints dans une même structure. Un groupe d’appartenance est celui auquel appartient objectivement un individu tandis que le groupe de référence est celui auquel il aspire (voir les sous-cultures). Exemple : Untel est agent de maîtrise dans une usine qui produit des turbines. Il souffre de ne pas avoir fait d’études et aime s’instruire avec des livres de physique. À la cantine, il déjeune souvent avec les ingénieurs et discute avec eux des solutions techniques. Son groupe d’appartenance est celui des agents de maîtrise mais son groupe de référence est celui des ingénieurs.

Les groupes se différencient également selon le degré d’homogénéité de ses membres (leurs fonctions, leurs niveaux hiérarchiques, leurs comportements, etc.). Leur cohésion en dépend.

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Enfin, en entreprise, des groupes sont constitués selon leur finalité : recherche, orientation, production, pilotage de projet…

 

Fonctions

On s’accorde à attribuer trois fonctions aux groupes.

La production est ce que le groupe doit réaliser (tâche à accomplir, but à atteindre). Parmi les actions de production, mentionnons par exemple l’analyse d’une problématique, la recherche d’une solution, un contrôle…

La facilitation est l’ensemble des facteurs visant à faciliter les échanges. Pour un groupe de projet, c’est par exemple la mise en place d’un forum. Des échanges qui s’effectuent facilement permettent souvent de prévenir les conflits.

La régulation vise à définir des règles, des méthodes ou une répartition du travail… Là aussi, un des objectifs est d’éviter les conflits mais aussi de lutter contre ceux qui sont déjà apparus.

 

Identité sociale

Le statut est la position sociale d’un individu. Il dépend de la situation dans l’organigramme et de différents critères sociaux (âge, niveau d’expertise…). À un statut est associé un rôle qui implique des droits et des devoirs.

L’identité est ce qui est reconnu à un membre du groupe en fonction de son vécu, de son statut, de ses opinions... Comme tout individu appartient à plusieurs groupes, il est normal qu’il ait plusieurs identités sociales.

 

Attributions, représentations et stéréotypes

L’attribution est le processus par lequel nous portons nos jugements. Ces derniers peuvent être attribués à une prédisposition de la personne jugée ou à des phénomènes extérieurs… Bien souvent, nous formons ces jugements par rapport à notre propre personnalité.

La représentation sociale est une attribution souvent partagée mais non prouvée. Elle diffère bien sûr selon la personne ou le groupe que nous observons mais aussi selon nos propres références.

Le stéréotype est la représentation simplifiée, souvent caricaturale, qu’un groupe se fait globalement d’un autre (restreint ou social) et dont tous les membres sont supposés posséder les mêmes traits de personnalité et les mêmes comportements. Il repose sur des croyances et justifie a posteriori les comportements lorsqu’ils le confortent.  Les stéréotypes peuvent être la cause de discriminations.

 

Dynamique des groupes

Un groupe produit une dynamique quasi autonome : l’effet de groupe.

L’ambiance dans un groupe est le produit d’une alchimie complexe entre des attitudes individuelles, un degré de cohésion et un climat relationnel.

Mais un groupe est aussi le théâtre de phénomènes d’influence : leadership, conformisme, poids de minorités actives, rôles de droit ou de fait… Ces influences se traduisent dans les différents modes de décision (vote, consensus, décision unilatérale) mais aussi dans les conflits internes.

 

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