La performance financière

Initiation à la profitabilité et à la rentabilité

La performance globale d’une entreprise s’apprécie sous plusieurs angles : performance commerciale, sociale et bien sûr financière. Survolons cette dernière notion, sans autre ambition que celle d’en brosser rapidement les contours (par exemple, en appui d’un cours de sciences de gestion dispensé en première STMG).

Pour qu’une entreprise vive, il lui faut de l’argent. Celui-ci est soit généré par l’activité de l’entreprise (voir plus loin l’autofinancement) soit en provenance de l’extérieur, actionnaires ou banques. Pour quelle raison mettre de l’argent dans une affaire ? Pour récolter davantage que ce qu’on y a investi ou prêté !

D’où l’intérêt d’évaluer la performance financière, c’est-à-dire la capacité pour une entreprise à créer de la valeur avec les fonds qui lui sont apportés.

Certes, celle-ci peut être mesurée. Mais la mesure est complexe et il n’existe pas d’outil unique à notre disposition. Comme la performance financière est un concept dans lequel on met beaucoup de choses, il faut calculer plusieurs ratios pour la cerner. Le but est d’analyser la rentabilité globale et, le cas échéant, quelle voie est la meilleure pour l’améliorer encore. Ou au contraire, de savoir pourquoi une entreprise n’est pas rentable…

 

La profitabilité

Une source de financement d’une entreprise provient… de l’entreprise elle-même ! La profitabilité est sa capacité à dégager une marge ou un profit grâce à son activité. Elle se mesure par un ratio dont le numérateur et le dénominateur sont issus des soldes intermédiaires de gestion (SIG), eux-mêmes issus du compte de résultat. Les SIG font apparaître plusieurs résultats. Selon ce qu’on cherche à calculer, on en choisit un plutôt qu’un autre. À ce niveau de présentation, il n’est pas indispensable de les connaître (voir l’exercice en bas de page). Pour simplifier, retenons que le résultat de l’exercice est celui qui apparaît au bilan ; il comprend des éléments exceptionnels qui ne reflètent pas la réalité de l’exploitation. Au contraire, le résultat d’exploitation est un solde entre des produits et des charges qui ne concernent que le métier de l’entreprise.

L’activité se mesure avec le chiffre d’affaires hors taxes. C’est le montant total des ventes sans la TVA.

Il existe plusieurs taux de profitabilité, par exemple le taux de marque, particulièrement suivi dans le secteur commercial, ou encore le taux de résultat brut d’exploitation... Retenons celui-ci, nommé taux de marge bénéficiaire :

\[\frac{\rm{Résultat\;de\;l'exercice}}{\rm{Chiffre\;d'affaires\;HT}}\]

 

La rentabilité économique

C’est la capacité d’une entreprise à obtenir un résultat à partir de capitaux, que ceux-ci soient apportés par des actionnaires ou prêtés par une banque. Retenons le taux de rentabilité économique suivant :

\[\frac{\rm{Résultat\;d'exploitation}}{\rm{Financement\;à\;long\;terme}}\]

Rappelons que cette page ne constitue qu'une première approche. Pour un calcul plus fin, voir la rentabilité.

 

La rentabilité financière

Les actionnaires ont apporté des capitaux à l’entreprise. Ils s’intéressent davantage à l’emploi de leurs fonds qu’à celui des emprunts bancaires. Un ratio de rentabilité financière rapporte un résultat aux capitaux propres, excluant donc les emprunts bancaires.

\[\frac{\rm{Résultat\;de\;l'exercice}}{\rm{Capitaux\;propres}}\]

Là encore, si vous cherchez davantage de précision, rendez-vous en page de rentabilité.

fonds

 

Les dividendes

Les actionnaires, propriétaires de la société, ont un moyen plus immédiat d’évaluer ce que rapportent les fonds qu’ils ont avancés : les comparer avec les dividendes qu’ils perçoivent. En effet, chaque année (et pour certaines sociétés plusieurs fois par an), les actionnaires reçoivent une partie du bénéfice dont le montant par action est voté en assemblée générale. Ils ne reçoivent rien si l’entreprise enregistre des pertes ou si elle a un fort besoin d’investissement.

Toutefois, le montant des dividendes n’est qu’un indicateur très particulier de la performance financière. Il est même trompeur car si une société en verse trop, elle risque de ne plus pouvoir financer les investissements nécessaires à son avenir.

 

L’autofinancement

Le financement d’une entreprise ne provient pas que de l’extérieur. La partie du résultat qui n’est pas distribuée aux actionnaires sert à rembourser des emprunts et à investir. On parle d’autofinancement. Un fort autofinancement est généralement un signe de bonne performance financière.

 

Exercice

Soit le compte de résultat suivant :

compte de résultat

1- Calculer un ratio de profitabilité pour l’exercice \(N.\)

2- Pour l’année \(N+1,\) les dirigeants souhaitent dégager une profitabilité de \(25\%.\) Ils pensent pouvoir vendre \(10\%\) de produits en plus. Pour cela, les achats de matières augmenteront eux-aussi de \(10\%,\) les autres produits et charges demeurant inchangés. En moyenne, de quel pourcentage faudrait-il augmenter les prix de vente ?

 

Corrigé

1- Taux de marge bénéficiaire : \(\frac{30}{180} \approx 16,7\%.\)

2- Selon l’énoncé, le compte de résultat de \(N+1\) devrait se présenter ainsi :

résultat prévisionnel

Soit un taux de marge bénéficiaire de \(\frac{43}{198} \approx 21,7\%.\)

L’équation que nous devons poser doit prendre en considération une augmentation du CA mais qui se répercute intégralement sur le bénéfice (en clair, une équation dans laquelle l'inconnue se trouve deux fois). Soit \(x\) le montant manquant pour obtenir \(25\%\) de profitabilité : \[\frac{43 + x}{198 + x} = 0,25\]

Si vous résolvez l’équation, vous trouverez \(x \approx 8,67,\) ce qui implique un CA d’environ 206,67. Soit une augmentation moyenne des prix d’environ \(4,38\%\) (en effet, \(198 × 1,0438 ≈ 206,67\)).

 

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