Revenus des ménages et répartition
Lui, tout le monde l’aime. Vous aussi, certainement. Le revenu ! De l’argent qui arrive sur son compte, c’est toujours bon à prendre. Alors pour rendre hommage à une notion économique tout de même plus sympa que celle de chômage, vous êtes invité à vous renseigner ici-même…
Les revenus primaires
Les ménages contribuent à la formation du PIB (merci à eux). En contrepartie, ils perçoivent des revenus primaires. Selon le facteur de production mis en œuvre (travail ou capital), cette contribution à la production est plus ou moins directe.
Si ce facteur est le travail, le revenu est généralement un salaire (dans le secteur privé) ou un traitement (secteur public). Les primes et les indemnités de stage entrent dans cette catégorie. Le travail a un impact direct sur le PIB.
Un ménage peut aussi tirer une partie de son revenu de la propriété (ou capital), c’est-à-dire d’une somme d’argent investie sur un support : s’il a acquis des actions, le revenu est constitué de dividendes ; si c’est un prêt (compte sur livret, obligations…) ce sont des intérêts ; si l’investissement est immobilier, le revenu est un loyer (ou un fermage dans le cas de terres et bâtiments agricoles).
Ces différents types de capitaux contribuent au PIB de façon indirecte ; ils permettent à l’activité économique de tourner en mettant à la disposition des agents économiques un outil de production, des fonds ou un logement.
Enfin, certains revenus sont dits mixtes parce qu’ils combinent travail et investissement financier.
Par exemple, un poissonnier a acquis un fonds de commerce, puis renouvelle quotidiennement son stock et travaille, évidemment, dans sa poissonnerie. Son revenu peut être très variable d’un mois à l’autre.
Les professions libérales (avocats, architectes…) donnent lieu elles aussi à des revenus mixtes, appelés honoraires. La partie « investissement » est parfois représentée par un loyer, du matériel de bureau et informatique et l’emploi d’un(e) assistant(e). Parfois, cet investissement peut s’avérer si important qu’il est nécessaire de s’associer avec des collègues (cabinet de radiologie…).
Le revenu primaire des agriculteurs est bien sûr un revenu mixte.
Le cachet des artistes est un peu à part. Soit il rétribue seulement le travail soit il est mixte. Les costumes d’un acteur de cinéma lui sont fournis, aussi son revenu n’est-il pas mixte contrairement au cachet d’un acteur itinérant propriétaire de ses costumes, ou à celui d’autres artistes propriétaires de leur matériel (marionnettistes, musiciens…).
Le partage de la valeur ajoutée (VA)
Chaque travailleur ou détenteur d’un capital contribue à dégager une valeur ajoutée globale. Mais comment se partager le gâteau ? Ce point ne sera jamais résolu car il est dans l’ordre des choses que chacun réclame la rémunération la plus élevée possible ! Les rapports de force et la loi de l’offre et de la demande (notamment sur le marché du travail) régissent ce partage. D’où les conflits sociaux.
D’autant qu’une entreprise a besoin elle aussi de récolter pour elle-même les fruits de son activité. Si le partage de la v.a est trop favorable aux salariés ou aux actionnaires, l’autofinancement peut s’avérer insuffisant.
Le partage de la v.a est appelé répartition primaire.
La presse relate souvent les conséquences de ce partage difficile, éclairant le sujet en fonction de sa ligne politique :
- Le constructeur aéronautique Airbus affiche un résultat net de 2,343 milliards d’euros (\(+ 59,1\%\) en un an). La direction n’en a pas moins « décidé de geler l’embauche des cadres, avec pour objectif de passer de 24 000 à 16 000 en trois ans », indique Philippe Fernin, délégué CGT d’Airbus Opérations. Et l’augmentation salariale de \(3,4\%\) sur les deux dernières années paraît également maigre en comparaison du bond de \(60\%\) des dividendes, qui s’élèvent à plus de 1 milliard d’euros. (l’Humanité, 26 mars 2015).
Note : pour approfondir la formation de la v.a en entreprise, voir la valeur ajoutée.
Les revenus de transfert
Il est indispensable d’atténuer les différences de revenu, tant pour des raisons de justice sociale que pour alimenter la croissance économique. D’ailleurs les pays dans lesquels quelques puissantes familles s’accaparent toutes les richesses restent sous-développés. Car c’est bien l’un des rôles des pouvoirs publics d’organiser la redistribution d’une partie du revenu primaire. Par quels moyens s’effectue cette répartition secondaire ?
Une partie du revenu primaire est prélevée par l’État et par les collectivités locales (impôts et taxes) tandis qu'une autre l'est par les organismes sociaux (cotisations).
Les impôts que paient les ménages servent, entre autres, au versement de minima sociaux (par exemple le RSA qui est actuellement géré par les départements). C’est un mécanisme d’assistance : il n’est pas nécessaire d’avoir cotisé pour pouvoir en bénéficier.
Par ailleurs, les impôts pèsent plus lourdement sur les revenus élevés que sur les plus faibles et participent donc à l’atténuation des inégalités.
En revanche, les cotisations sociales ont vocation à être redistribuées. Elles proviennent de deux sources : d’une part les salariés et fonctionnaires (part salariale) et d’autre part les employeurs (contribution patronale). Les sommes collectées sont redistribuées aux ménages sans être pour autant une contrepartie directe à la participation au PIB.
Ainsi, les pensions de retraite et les indemnités de chômage sont des revenus de transfert. Il en est de même des indemnités versées pour causes de maladie, d’accidents du travail, de maternité… Ces différents types de revenus obéissent à une logique d’assurance, c’est-à-dire qu’il faut avoir préalablement cotisé pour y avoir droit.
On classe parfois les redistributions en usant d’un autre vocabulaire : horizontales (assurance) et verticales (assistance).
Le revenu disponible
Le revenu disponible d’un ménage est tout simplement ce qui lui reste après prélèvements obligatoires, c’est-à-dire les revenus primaires et de transfert qu’il reçoit diminués des impôts et cotisations.
Selon la définition de l’INSEE, ce revenu disponible tient également compte des transferts en provenance d’autres ménages (pensions alimentaires, par exemple).