Les visuels

Visualisation des informations

Une présentation visuelle d’informations est un canal essentiel d’une communication efficace. Le message passe très vite. Hélas, nous ne joindrons pas la forme au message et nous allons vous expliquer cela avec du texte.

Ainsi les graphiques non seulement permettent à un analyste d’y voir plus clair dans le cadre de son projet (analyse de données, étude marketing…) mais ils appuient ses conclusions lorsqu’elles sont présentées, soit à d’autres analystes (collègues ou supérieurs hiérarchiques), soit à un client interne ou externe à l’organisation. À ces stades, on ne met plus en forme de simples données mais bien des informations utiles pour prendre des décisions. Ce sont les règles inhérentes à cette dernière étape que nous vous présentons.

 

Règles générales

Tous les visuels sont préparés dans le but de répondre à une question ou de montrer une découverte, à condition que celle-ci soit intéressante pour le commanditaire. Aucun n’est « gratuit ».

Qu’importe si l’ensemble des visuels prend la forme d’un tableau de bord interactif ou d’une présentation orale avec PowerPoint, il faut de la variété pour stimuler l’auditoire (ou le lectorat) : camemberts, cartes, schémas, cartes thermiques, tableaux avec mise en forme… Évitons les graphiques peu évidents à interpréter du genre diagramme en boîte ou courbe de Lorenz, à moins de les présenter à des statisticiens !

Cette variété de visuels doit cependant respecter une charte graphique commune (même police de caractères, même emplacement des titres, etc.). Sinon, les visuels semblent provenir d’études éparpillées et les lecteurs auront des doutes sur la cohérence des données.

On parle d’infographie lorsqu’il y a une combinaison d’éléments graphiques (diagrammes, pictogrammes, schémas…) et de texte.

infographie

 

Conception

  • Un bon visuel est celui qui réclame le moins d’effort d’interprétation possible.

  •  Il ne doit pas s’encombrer l’éléments qui risquent d’éloigner le lecteur du message principal. Par exemple, il est inutile de surcharger les axes avec trop de valeurs.

  • La plupart du temps, il existe un type de graphique mieux adapté que les autres pour décrire des données (voir les graphiques).

  • Un visuel doit être adapté à son audience, qu’il soit un simple graphique ou une infographie élaborée. Un petit tableau est parfois la meilleure solution.

  • Il ne doit pas trahir les données. Il est facile d’abuser un lecteur en jouant sur les axes (voir l’exemple d’indices simples)

  • On dit parfois qu’il doit « raconter une histoire ». À cet égard, le choix du titre est essentiel.

  • Un danger consiste à privilégier la forme au fond : certes, un graphique en trois dimensions est esthétique, mais le message est souvent brouillé.

  • L’orientation, horizontale ou verticale, doit être au service de la clarté.

  • Le choix des couleurs est important. Certains logiciels proposent des palettes de couleurs prédéterminées, adaptées à la vision des personnes daltoniennes. Un graphique peut s’appuyer sur une petite dizaine de couleurs au maximum (pour les camemberts) tandis qu’une infographie à destination de professionnels devrait se limiter à trois (une froide, une chaude et une intermédiaire). Le fin du fin est de pouvoir être imprimé en noir et d’être malgré tout lisible.

  • Attention à la légende, ni trop petite ni trop envahissante. Il est inutile de l’encadrer.

  • Le message devient vite incompréhensible si l’on veut trop en montrer : un camembert de plus de sept parts ou un repère comprenant plus de cinq courbes et le graphique perd son attrait.

  • Le texte respecte certaines règles. Par exemple, on n’écrit jamais un titre en italiques. Il est déconseillé de multiplier les polices de caractères. Une ou deux polices, avec des tailles différentes selon la fonction du texte, sont bien suffisantes. Pour les visuels, on privilégie les Sans Serif (lettres sans empattement).

  • Exemples de polices très courantes :

    Arial (sans empattement)
    Helvetica (sans empattement)
    Times New Roman (avec empattement)

 

Le choix des logiciels

De très nombreux logiciels permettent d’éditer des graphiques esthétiques : les tableurs, Tableau, SAS, RStudio

Des logiciels spécialisés permettent d’obtenir des visuels particuliers : diagrammes de Gantt, cartes heuristiques, arbres de décision, cartographie…

Enfin, des schémas et des dessins peuvent être créés avec AI Access ou des logiciels de retouche photo, bien que l’opération n’ait rien à voir avec une retouche.

Si un ensemble de visuels a été réalisé avec plusieurs logiciels, on s’assure que cette pluralité passe inaperçue pour le public.

 

La méthode McCandless

David McCandless est un journaliste britannique spécialisé dans le design de l’information. Il a établi certaines règles de présentation orale de visuels.

  • Présenter tout graphique par son nom
  • Répondre aux questions évidentes avant qu'elles ne soient posées
  • Indiquer quel est l'objectif du graphique
  • S’appuyer sur les données pour étayer cet objectif
  • Expliquer pourquoi c'est important.

 

Attributs pré-attentifs

Les attributs pré-attentifs sont des éléments visuels reconnaissables instantanément, c’est-à-dire avant toute réflexion.

  • Les couleurs : elles aident à attirer l’attention et à fournir des informations immédiates lorsqu’elles renvoient à des codes (typiquement, vert-orange-rouge ou des teintes plus foncées pour indiquer une grandeur plus élevée).

  • Les positionnements : la position du texte et surtout des éléments graphiques donne une information immédiate. Exemple : selon que l’axe des ordonnées commence ou non à zéro, la position d’une courbe influencera la première impression.

  • La forme : un graphe peut inclure des points de formes différentes ou des pictogrammes. Exemple :

graphe visuel

  • La taille : un graphique plus significatif que les autres peut avoir une taille plus importante. De même, un élément d’un graphe peut être mis en valeur de cette façon. Par exemple, un graphique montre plusieurs évolutions mais la courbe qui est plus particulièrement suivie apparaît en trait plus épais.

 

panneau mal interprété