Le design

Rôles de la stylique

La stylique, que l’on connaît surtout sous son nom anglais de design, fait partie des éléments distinctifs d’un produit ou d’une marque. Après avoir listé les différents rôles qu’elle joue, nous étudierons d’un peu plus près l’une de ses composantes, la police de caractères.

 

Pourquoi ?

Le design est apparu avec la production de masse. À l’origine, la problématique était uniquement fonctionnelle : trouver le moyen de concevoir un produit le moins coûteux possible à fabriquer et à stocker tout en étant pratique à utiliser. Nous reviendrons sur ces deux impératifs.

L’esthétique n’était pas l’élément le plus important. D’autant que dès le dix-neuvième siècle, les goûts des acheteurs s’étaient adaptés à ce processus de simplification.

Les entreprises purent générer de gros profits en appliquant une politique de l’offre, mais elles se heurtèrent progressivement à de nouveaux défis : répondre aux attentes de consommateurs devenus de plus en plus exigeants et se singulariser de la concurrence par une signature reconnaissable. Le design, qui était une problématique d’ingénieurs, est devenu une problématique de marketeurs.

 

Éléments du design

Résumons ce que sont les éléments du design.

  • L’ergonomie. Dans sa définition classique, l’ergonomie est l’adaptation de l’outil de travail à l’humain. Par extension, elle s’applique à la facilité d’utilisation d’un produit, pas nécessairement dans un cadre professionnel. Par exemple, depuis le milieu des années 60, K-Way propose une solution pratique et peu encombrante pour se protéger de la pluie.

  • L’optimisation de la production. Un produit doit être fabriqué de la façon la plus rapide et la plus économique possible, bien sûr en respectant un certain niveau de qualité. Des considérations logistiques comme le volume transporté et stocké conduisent elles aussi à des designs particuliers (d’où l’invention de la brique de lait, les meubles en kit, etc.).

  • L’attractivité. Un produit doit être… design ! Car c’est bien à l’esthétique que l’on pense généralement lorsqu’on évoque le design. Certes, elle est subjective. Tout le monde ne préfère pas les mêmes modèles de voitures, heureusement ! Mais certains produits font partie des collections de musées d’art moderne. Précisons qu’un objet esthétiquement réussi n'est pas du tout incompatible avec l’ergonomie : une souris « verticale » satisfait parfaitement ces deux critères.

  • souris
  • La fonction sociale. Un produit ou une marque vise certaines catégories de consommateurs. Il doit donc répondre à ses attentes, voire à leurs exigences propres à une marque.

prestige

  • L’identité visuelle (et parfois musicale). Un produit et son emballage doivent se démarquer. La forme, la couleur, la matière font toutes partie de la stylique produit. La stylique graphique se compose quant à elle de la police de caractère, de la décoration de l’emballage, du logo, de la charte graphique et du webdesign (voir ci-dessous). L’aménagement des points de vente (Apple stores…) ou encore la tenue vestimentaire (costumes du personnel navigant des compagnies aériennes…) participent aussi à la stylique.

    Le graphisme signifie toujours quelque chose. Par exemple, la couverture d’un manuel scolaire se démarque instantanément d’un ouvrage parascolaire ! Les polices de caractères ont aussi leur signification. Nous y reviendrons.

Ces différents critères peuvent se combiner. Par exemple, la couleur des bouchons des produits Ducros fait partie de l’identité visuelle de la marque tout en étant un moyen ergonomique pour trouver le produit en rayon (bouchon vert pour les herbes, noir pour les poivres, etc.).

thym Ducros

Précisons en outre que la stylique ne s’adresse pas qu’aux acteurs externes. Une charte graphique, pour ne prendre que cet exemple, doit être respectée par chaque salarié d’une entreprise qui produit un document, même s’il n’est pas diffusé à l’extérieur.

 

Webdesign

Le webdesign concilie l’ergonomie avec l’identité visuelle du site. Les UX designers rendent l’expérience utilisateur agréable tandis que les UI designers travaillent sur l’esthétique. Précisons que ces professions ne se cantonnent pas au web. Le design d’un logiciel est crucial, sauf s’il est unique sur son marché, mais il n’y a pas une ergonomie meilleure qu’une autre. Par exemple, pour éditer du code en Python, certains préfèrent Visual Studio Code, d’autres Pycharm, etc.

 

Polices de caractères

Il est fréquent de trouver une écriture cursive sur des produits alimentaires (comme si le texte était écrit à la main), ce qui renvoie à une image familiale, intime… On ne la retrouve donc pas sur la couverture des livres, sauf dans quelques niches comme la littérature pour enfants.

Une écriture avec empattement (sérif) renvoie à la tradition, au luxe, tandis que sans empattement (sans sérif), elle indique la simplicité (liste des ingrédients…) ou le modernisme.

Les polices fantaisie sont fréquentes et certaines sont indissociables de la marque mais, comme les cursives, elles ne servent pas à écrire un texte. Dans la mesure où la plupart des grandes marques ont déposé leur propre police de caractères, il existe un large panel des formes précédentes enjolivées d'un trait d'exagération (par exemple la cursive de Coca Cola ou la sérif de Harry Potter).

Une police monospace (à chasse fixe, c'est-à-dire qu'un i prend la même place qu'un m) renvoie aux anciennes machines à écrire mais aussi au code informatique. D’ailleurs, sur ce site toutes les lignes de code figurent en monospace pour vous aider à les distinguer du texte explicatif.

Exemples :

    Cursive

cérébos

    Avec empattement

Hermès

    Sans empattement

Casio

Quant aux polices monospaces, elles sont plus rares !

 

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