Bourse et statistiques
« On peut dire que l'activité boursière a ceci de commun avec le baseball qu'elle n'a aucun rapport avec les intérêts fondamentaux des entreprises » (Henry Ford, Propos d'hier et d'aujourd'hui, 1926).
Faisons tout de même un rapide tour d'horizon de cette activité et voyons ce que les statistiques peuvent lui apporter.
Les marchés
Les titres cotés et négociés en Bourse sont appelés valeurs mobilières (en comptabilité, ce sont des immobilisations financières si elle sont destinées à être conservées). Il peut s'agir de titres de propriété, généralement des actions, ou de créances (surtout des obligations), mais progressivement la frontière entre ces deux formes de titres est devenue assez floue. On échange aussi des produits dérivés (surtout des contrats à terme et des options), des droits de souscription... Outre les bourses de valeurs, il existe des bourses du commerce où s'échangent des produits non financiers en grandes quantités : cuivre, café, sucre... Notons que leurs bâtiments, souvent historiques, ne servent plus aux échanges. La criée a disparu. Une place financière est aujourd'hui un réseau d'échanges téléphoniques et informatiques.
Le marché des capitaux regroupe marché d'actions et marché d'obligations. Il ne doit pas être confondu avec d'autres marchés sur lesquels s'échangent des sommes d'argent. Par exemple, en dehors des marchés de titres, il existe aussi un marché de devises (change au comptant ou à terme). Il n'a pas pour cadre une bourse organisée mais un réseau informatique entre banques (et courtiers). Les créances (ou dettes, selon le point de vue...) s'échangent sur le marché monétaire lorsqu'elles sont à moins d'un an et sur le marché obligataire lorsque les échéances sont plus longues. Des échanges de devises ou de créances à court terme ne relèvent pas des marchés de capitaux.
En France, c'est l'AMF qui est chargée de réguler et superviser les acteurs et les produits de la place financière.
La fonction principale d'un marché est de mettre en relation un grand nombre de vendeurs et d'acheteurs. Le but premier est économique mais dans les faits, nous n'apprendrons rien à qui que ce soit en relevant que les transactions sont surtout spéculatives. La centralisation des échanges se traduit par deux missions dévolues aux marchés : celle d'une évaluation des prix comme variable d'ajustement entre l'offre et la demande et celle d'une information transmise en instantané, sous forme directe ou à travers les prix. La théorie financière s'est beaucoup construite sur la réalisation parfaite de ces deux missions, c'est-à-dire sur un marché efficient. Aujourd'hui, elle s'oriente vers des postulats plus réalistes.
Les deux méthodes
Grosso modo, il existe deux types d’analyse pour investir ou spéculer sur les marchés qui présentent une certaine volatilité (actions, obligations convertibles, warrants...).
Les analyses macroéconomiques et des sociétés cotées permettent l’analyse dite fondamentale. Les investisseurs s’attachent ainsi à des informations exogènes au marché qui leur permettent d’apprécier dans la durée la valeur d’une action. Les informations sur une société ont pour noyau dur un diagnostic financier mais dans une perspective de moyen terme. Toutefois, tout ce qui peut affecter la valeur de l'entreprise est soigneusement pris en compte : perspectives commerciales, brevets, climat social, etc. tout en gardant à l'esprit qu'un évènement imprévu peut subitement balayer des milliers d'heures de travail d'analyse (exemple de la chute du cours de l'action BP en 2010 suite à la gigantesque marée noire dans le golfe du Mexique).
L’autre type d’analyse, souvent décrite comme concurrente, est curieusement nommée technique (comme si l’analyse fondamentale ne nécessitait aucune technicité ?). Elle présente des similitudes avec quelques méthodes prévisionnelles, en s’aidant notamment des moyennes mobiles. De fait, ce sont éventuellement aux séries de volumes et non de prix que l’on peut appliquer des méthodes prévisionnelles plus conventionnelles. L'analyse technique utilise principalement les graphiques mais aussi des indicateurs (voir les pages MACD et oscillateurs). Elle ne s'applique pas uniquement aux marchés de capitaux. On peut très bien utiliser des figures chartistes pour prévoir des évolutions de change.
Statistiques descriptives (actions)
La volatilité historique d’un titre est obtenue par l'écart-type des rentabilités observées.
Mentionnons par ailleurs la régression linéaire simple. Elle sert par exemple à évaluer le bêta et donc, dans le cadre de la théorie moderne du portefeuille, à choisir la combinaison de titres qui maximisera l'espérance de gains tout en minimisant le risque.
Les matrices de corrélation entre les variations de prix des actifs composant un même portefeuille permettent de déterminer le niveau de risque global. En effet, une décorrélation indique que le portefeuille est diversifié et que les risques se compensent.
Statistiques inférentielles
Beaucoup cherchent à extrapoler les mouvements des marchés à partir de ce qu'ils ont observé auparavant (projection du comportement d’un indice dans l’année à partir des premières séances de janvier, par exemple). Il ne s’agit pas d'utiliser des statistiques inférentielles mais plutôt d’ériger en règle des observations récurrentes. Comme quoi toute incertitude génère son propre type d'horoscope...
Aujourd'hui, l'instrument privilégié de suivi du risque est la VaR de marché. L'utilisation de cet outil réclame de bonnes connaissances en statistiques.
Les options et les produits sophistiqués (dits « exotiques ») font un appel immodéré aux mathématiques et aux lois de probabilité.
Mathématiques financières
Leur terrain de jeu favori est le marché obligataire. Elles peuvent toutefois, sous des hypothèses restrictives, aider à déterminer le juste prix d'une action (voir le modèle de Gordon-Shapiro).
Liens
Le web grouille d'une pléthore de sites sur la Bourse. On y trouve ceux qui permettent de réaliser des opérations, des portails, des sites explicatifs, des blogs et sites de conseils (souvent dédiés à un profil particulier d'investisseur) ...
Les principaux (passages d’ordres, explications...) :
Portails
www.bnains.org/liens/liens.htm#stats
www.lobourse.com/partenaires.php
Informations et conseils
Outils pour l'évaluation
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