Offre en micro-économie
En économie, l’offre d’un produit donné est étudiée à plusieurs niveaux.
- Au niveau micro-économique, la problématique consiste à connaître la quantité qu’une entreprise peut produire et mettre sur le marché.
- À un niveau agrégé, elle étudie l’ajustement de l’offre à la demande par le prix sur un marché donné. Nous verrons comment passer du premier niveau au deuxième.
- Enfin, au niveau macroéconomique, on s’intéresse à l’offre globale sur l’ensemble des marchés de biens et services. Nous ne l’aborderons pas.
Cette page peut être considérée comme une ressource pour cours de SES de niveau première générale.
L’offre
L’offre est l’une des notions les plus importantes de la science économique. Sans autre précision, c’est la quantité d’un bien ou service qu’un producteur souhaite vendre sur le marché. Cette notion peut être élargie, par exemple à l’offre de travail, mais nous ne nous situerons pas dans cette perspective (bien que les mécanismes théoriques demeurent les mêmes).
Soit une entreprise (ou une « firme », notion habituellement utilisée en micro-économie) qui peut proposer sur le marché un produit donné en plus ou moins grande quantité. La question est de savoir laquelle va lui permettre de dégager le plus gros bénéfice (ou, pour rester dans le vocabulaire de la micro-économie, de « maximiser son profit »).
Avant d’entrer dans les détails, il faut admettre deux ou trois choses.
D’abord, le prix d’un produit vendu incorpore des coûts. Il existe des coûts fixes qui ne dépendent pas de la quantité produite, par exemple des loyers ou des taxes foncières. Donc même si rien n’est produit, l’entreprise supporte des coûts. Il existe aussi des coûts variables qui, comme leur nom l’indique, varient en fonction de la production. Mais pas linéairement. Si la production est trop faible, elle peut être très coûteuse : le personnel affecté à la production se tourne les pouces et des salaires inutiles sont incorporés dans les coûts. De même, des machines tournent au ralenti, des espaces de stockage sont inutilisés, etc. Si la production est au contraire trop élevée, l’entreprise doit payer des heures supplémentaires, les machines s’usent vite, etc. Entre les deux, il existe une zone où la quantité produite est correctement calibrée.
Ne confondons pas les coûts et le prix :
Si l’on divise le coût total de la production par la quantité produite, on obtient le coût moyen. C’est ce que coûte en moyenne un produit à l’entreprise pour le fabriquer. Pour les raisons que nous venons d'évoquer, le coût moyen diminue jusqu'à un certain niveau de production puis remonte.
Graphiquement, les possibilités de coût total (c'est-à-dire le coût moyen multiplié par les quantités) sont représentées par une courbe, représentative d'une fonction strictement croissante, dans un repère où les quantités figurent en abscisse et les montants en ordonnée.
Autre point à admettre, le prix du produit est déterminé par le marché.
Pour maximiser son profit, l’entreprise peut moduler les quantités produites mais n’a pas d’impact sur le prix, du moins dans l’hypothèse de concurrence pure et parfaite où nous nous situons.
Le coût marginal
Vous pouvez prendre connaissance de la page qui détaille la notion de coût marginal, exemple à l’appui, mais elle se réfère à certaines notions qui ne sont pas aux programmes de première (maths et SES). En résumé, voici ce que vous devez savoir…
Le coût marginal est le coût de la dernière unité produite. Ce n’est donc pas une moyenne et le coût fixe n’a aucun impact dessus. En général, au fur et à mesure que la production augmente, il augmente aussi.
Prenons un exemple.
Soit un parti politique qui peut produire jusqu’à 10 tonnes de promesses électorales. Pour chaque niveau de production, il vérifie un coût total (CT). Le coût marginal de la tonne produite s’obtient très simplement, en soustrayant le montant de CT par celui du tonnage précédent.
Tonnes | Coût total | Coût marginal |
0 | 150 | |
1 | 163 | 13 |
2 | 186 | 23 |
3 | 225 | 39 |
4 | 286 | 61 |
5 | 375 | 89 |
6 | 498 | 123 |
7 | 661 | 163 |
8 | 870 | 209 |
9 | 1 131 | 261 |
10 | 1 450 | 319 |
On pourrait modéliser cette progression à un niveau plus fin, par exemple le kilogramme. La table serait mille fois plus longue. Il serait donc plus pratique d’en trouver une l’approximation avec l’expression d’une fonction continue dont la courbe représentative permettrait de connaître le coût marginal pour tous les niveaux de production. Celui-ci est donné par la pente de la courbe à l’endroit choisi, autrement dit par le coefficient directeur de sa tangente. Cela doit vous rappeler quelque chose (sauf si vous êtes en début d’année de première) : la fonction de coût marginal est la dérivée de celle du coût total.
Pour illustrer ceci, nous vous encourageons vivement à réaliser l’exercice sur fonctions de coût (fonctions au pluriel puisqu’il y en a trois : coût total, coût moyen et coût marginal). Si vous n’avez pas le temps de le faire, lisez juste l’énoncé et le corrigé.
Sur le même principe, il existe un revenu marginal (ou recette marginale, soit le prix du dernier produit vendu). Tant que le marché est stable, il ne bouge pas puisque le prix reste fixe.
Le bénéfice marginal est égal au revenu marginal moins le coût marginal.
La courbe d’offre
Une courbe d’offre globale s’obtient en additionnant toutes les offres des entreprises sur un marché donné. Comment se présente-t-elle ? Comme une fonction croissante. Et pourquoi ?
Nous avons vu que pour une firme le coût marginal était croissant. Or, à partir du moment où celui-ci dépasse le revenu marginal, donc le prix du marché, chaque unité produite est vendue à perte. Le bénéfice total commence à diminuer. Donc l’entreprise reste à ce niveau de production.
La pente de la courbe en un point donné dépend de l'élasticité-prix (sensibilité de l'offre au prix).
La quantité pour laquelle le coût marginal est égal à la recette marginale est appelée optimum économique.
Bien sûr, toutes les firmes ne sont pas gérées de la même façon, n’ont pas les mêmes capacités productives… La courbe de l’offre globale relie donc les prix correspondant aux optimums économiques de toutes les firmes susceptibles de se positionner sur un marché donné.
Dans la réalité, un contrôleur de gestion peut calculer l’optimum économique d’un produit de son entreprise mais comme personne ne peut agréger des données confidentielles de tout un secteur économique sur une zone géographique donnée, une courbe d’offre globale est impossible à tracer. Mais dans le principe, elle existe.
Pour résumer, en cas de faibles quantités produites les entreprises s’accommodent d’un prix du marché faible mais une grosse production nécessite un prix élevé pour couvrir le coût marginal et donc maximiser le profit.