Obligations : valeurs, remboursement et taux
Par opposition à l’emprunt indivis, l’obligataire est haché menu. Chaque miette de la dette est une obligation (bond). En effet, le besoin d’argent à moyen ou long terme de l’État, de collectivités territoriales ou de grosses sociétés est tel qu’une ou plusieurs banques ne peuvent ou ne veulent en assumer entièrement la charge. D’où l’existence de valeurs mobilières qui composent ces emprunts, c’est-à-dire de titres de propriété pouvant être échangés après leur émission. Précisons qu’il s’agit bien de propriété d’une partie de créance et non du capital de l’entreprise elle-même, comme le sont les actions.
Définitions
Lorsque c'est l'État qui emprunte dans sa propre monnaie, il s'agit d'emprunt d'État mais si les obligations sont libellées en devises, l'emprunt est dit souverain.
Les obligations corporate sont émises par des entreprises.
La vie des obligations
L'existence d'une obligation est plus paisible que celle d’une action cotée en continu… La plupart de ces valeurs font l’objet d’échanges hors marché (de gré à gré), principalement entre banques.
La vie des obligations cotées commence à leur émission et leur placement sur le marché primaire, grâce aux bons soins d'un ou plusieurs intermédiaires. Puis, pendant quelques jours, elles s'échangent de gré à gré entre banques. C'est ce qui est appelé le marché gris. Elles sont ensuite introduites sur le marché et échangées à un prix théorique plus ou moins modifié par la loi de l'offre et de la demande. La plupart des cotations n'a lieu qu'une ou deux fois par jour.
Les particuliers détiennent souvent des obligations sans savoir qui les a émises puisqu’elles sont noyées dans des OPCVM ou des contrats d’assurance-vie. En revanche, ils souscrivent directement à quelques emprunts émis par l'État ou par d'autres grosses structures à grands renforts de publicité. Exemple français : l’emprunt EDF en 2009. Toutefois, la majorité des obligations est détenue par des investisseurs institutionnels (fonds de pension, caisses de retraite...).
Ces titres rapportent des intérêts, généralement annuels, aux souscripteurs (les prêteurs, ou obligataires). Les intérêts sont appelés coupons en souvenir du bon vieux temps où les obligations étaient matérialisées par de magnifiques papiers desquels les porteurs détachaient chaque année un coupon. Les sites et blogs de scripophilie nous rappellent que même des titres de créances peuvent procurer une certaine nostalgie…
La plupart des coupons sont annuels mais il sont parfois semestriels ou trimestriels.
Habituellement, les obligations sont réputées moins rémunératrices et moins risquées que les actions. Néanmoins, le risque d'un non-remboursement existe bien, y compris au niveau de certaines dettes publiques.
Les obligations montrent aujourd’hui une belle diversité : classiques à revenus fixes, à taux flottant, convertibles en actions, à coupon zéro, prorogeables, indexées, à durée indéterminée, etc.
L’investissement et la gestion du portefeuille obligataire recourent aux techniques quantitatives, notamment issues de la théorie du portefeuille originellement adaptée aux actions.
Et quelle est la valeur d’une obligation ? Eh bien ici on entre dans la technique car elle en a PLUSIEURS…
Les valeurs d’une obligation
La valeur nominale (ou faciale) est celle sur laquelle on calcule l’intérêt.
La valeur d’émission est le prix d’achat, sauf s'il existe une date de jouissance différente de la date d'émission (le prix de souscription inclut alors le coupon intérimaire couru entre jouissance et règlement). Si cette valeur est inférieure à la valeur nominale, l’acquéreur bénéficie d’une prime d’émission. On parle alors d’émission « au-dessous du pair ».
La valeur de marché est un cours calculé en pourcentage du nominal hors coupon couru (dans le jargon : « au pied du coupon »).
La valeur de remboursement est celle à laquelle l’emprunteur rembourse le prêteur lors de l’amortissement de l’obligation, en principe au nominal ou à la valeur de marché. Éventuellement, cette valeur se situe au-dessus du pair.
Le remboursement
Le remboursement in fine est le remboursement de toutes les obligations d’un même emprunt à la même date. C'est le plus simple, le plus répandu et le plus confortable pour l'investisseur.
Le remboursement par amortissement nécessite le plus souvent un tirage au sort, chaque année, pour déterminer quels titres seront remboursés. Cette technique implique donc une certaine incertitude de la part du souscripteur…
Les obligations « à fenêtre » permettent une certaine souplesse à l’emprunteur qui voudrait les rembourser avant échéance si les taux venaient à baisser.
Les obligations convertibles constituent des cas un peu particuliers…
Les taux d’intérêt
Le taux nominal (ou facial), appliqué au nominal de l’obligation, détermine le montant des coupons. Il peut être fixe ou flottant.
Le taux réel n'est autre que le précédent duquel on a déflaté le taux d’inflation (exemple de calcul en page de pouvoir d'achat).
Le taux de rendement réel est égal au coupon rapporté au prix d’achat (soit sur le marché, soit en tenant compte d’une prime d’émission…)
Le taux actuariel qui actualise les flux à venir.
Informations complémentaires
Pour tout renseignement sur les emprunts de l'État français :
http://www.aft.gouv.fr/.
Pour la Belgique :
http://www.debtagency.be/fr_index.asp.
Pour la Tunisie :
http://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/francais/indicateurs/interet.jsp
Blog : http://www.oblig.fr/