Types de biens et de services
Sur cette page vous trouverez quelques définitions de termes économiques : biens, services et création de richesse. Bien sûr, quiconque souhaite s’initier au jargon économique y trouvera son bonheur. Mais elle a surtout été rédigée pour les élèves de seconde dans le cadre du cours de SES.
Qui produit des richesses ?
La question peut paraître philosophique. En économie, le terme de richesse a une définition rigoureuse. Pour l’appréhender, il faut d’abord cerner ce que sont les biens et les services.
Les biens économiques
On devine qu’un bien est quelque chose de matériel, de palpable. Il est le résultat de transformations de matières premières, c’est-à-dire de matières extraites de la nature, ou être fabriqué à partir d’autres biens. Cette définition n’est pas tout à fait exacte car si les biens sont majoritairement matériels, il existe aussi des biens immatériels. Un morceau de musique n’a pas d’existence physique mais il peut être stocké pour être disponible à tout moment, sans qu'il soit nécesaire de payer chaque écoute. L'économie numérique se fonde sur une explosion des biens immatériels (logiciels, jeux, vidéos...).
Le bien n'existe que dans un cadre économique : par exemple, un animal n'est un bien que s'il est destiné à être vendu.
Un bien peut être durable ou non durable (périssable). La frontière entre ces deux critères est très floue. On considère parfois qu’un bien est durable s’il est destiné à servir plus de trois ans, semi-durable entre un et trois ans et non durable s’il est utilisé moins d’un an. Un bien qui ne peut pas être réutilisé est forcément non durable (pour être précis, il est consomptible). Une boîte de petits pois qui doit être consommée dans l'année à venir n’est donc pas un bien semi-durable.
Un bien peut aussi être de consommation ou de production. Comme son nom l’indique, le bien de consommation (ou bien final) permet de satisfaire le besoin d’un consommateur. Exemples : une voiture de tourisme, un livre, des lunettes de vue… Quant au bien de production (ou bien indirect), il sert à fournir un bien ou un service qui n’est pas consommé en l’état. Il peut s’agir d’un bien intermédiaire qui sera transformé ou d’un bien d’équipement (ou d’investissement) qui sert à cette transformation.
Là aussi, la distinction n’est pas toujours évidente. Un sac de farine est un bien de consommation lorsqu’il est mis en rayon au supermarché mais c’est un bien intermédiaire s’il est vendu à un boulanger (puisque celui-ci l’incorporera dans d’autres biens marchands). Nous avons vu que la voiture, le livre et les lunettes étaient des biens de consommation mais s’il s’agit d’un taxi, du manuel d’un logiciel professionnel et de lunettes de protection, ce sont des biens de production !
D’autres distinctions sont habituellement utilisées pour classer les différents biens. Nous y reviendrons.
Les services
En économie, le contraire du bien n’est pas le mal mais le service.
Un service est un acte, une prestation. Il est donc immatériel. Le service est consommé en même temps qu’il est produit.
À première vue, la distinction entre un bien et un service est toujours aisée. Erreur. Une chanson écoutée lors d'un concert fait partie d'un service mais elle devient un bien immatériel lorsqu’elle est enregistrée.
Marchand ou non marchand
Un service, plus rarement un bien, peut être gratuit. On dit qu’il est non marchand. Ainsi un policier produit un service non marchand tandis qu’un graphiste produit un service marchand. Dans un même pays, un service peut être parfois marchand et parfois non : autoroutes, services médicaux, enseignement, etc.
Là encore, les choses peuvent se compliquer. À titre d’exemple, en France, on parle du « prix de l’eau » mais il s’agit d’un abus de langage. L’eau est gratuite (matière première non marchande) mais son extraction, son acheminement et son traitement après utilisation sont payants (services marchands). Donc, il faudrait logiquement parler du « prix d’un service d’eau potable ».
Individuel ou collectif
Si un bien ou un service est mis à disposition d’une personne, il est dit individuel ou privatif. S’il est à la libre disposition du public, il est collectif. Un lampadaire, par exemple, est un bien d’équipement collectif (non marchand pour l’individu mais marchand pour la municipalité). À ne pas confondre avec le bien commun qui est à la libre disposition de tous mais ce qui est pris par l'un ne peut être pris par quelqu'un d'autre (les champignons d'une forêt ou les poissons d'un lac sont des biens communs).
Le site web que vous avez la bonne idée de consulter est un bien immatériel collectif non marchand.
Un service collectif pur n'a pas d'usager identifié (police, entretien d'un parc national...). On parle aussi de bien public. Au contraire, un service collectif individualisable a un bénéficiaire en particulier (hospitalisation...).
Producteurs de richesse
Toutes ces présentations étant faites, définissons la production créatrice de richesse. Il s’agit d’une production de biens ou de services, marchands ou non, dans un cadre légal.
Par conséquent, les trafics illégaux, le travail au noir ou celui qui est exécuté pour soi-même ne sont théoriquement pas considérés comme des richesses bien qu’ils représentent des transferts d’argent colossaux ou des quantités de travail énormes. Mais les choses sont en train de changer et plusieurs pays européens intègrent à présent les activités illégales dans leur PIB. Jusqu'à présent, la France refuse de le faire (elle inclut tout de même le travail au noir). La définition de la richesse étant variable d'un pays à l'autre, elle est donc très critiquable !
Mais revenons à notre question de départ : qui produit les richesses ?
En toute logique, les entreprises en sont de grandes créatrices puisque c’est là leur raison d’être. Un bien est un produit. La richesse produite peut être mesurée soit au niveau de l’entreprise soit à un niveau agrégé, par exemple pour tout un pays. Il s’agit de la valeur ajoutée.
Exemple simple. Vous achetez une pierre 10 €, vous la sculptez pour revendre votre œuvre 100 € sur le web et vous payez 20 € un webmaster indépendant pour qu’il intègre la photo de votre sculpture sur le site. Votre valeur AJOUTÉE est de 70 €. Mais si le webmaster est votre salarié, votre entreprise a créé une valeur ajoutée de 90 €.
Les administrations publiques comprennent l’administration d’État, les administrations territoriales (communes, départements, régions) et celles de la Sécurité sociale. Leurs ressources sont les impôts et, pour la Sécurité sociale, les cotisations. Les administrations produisent beaucoup de services non marchands. Toutefois, certaines activités sont payantes (établissement d’un passeport, par exemple).
Les associations n’ont pas de but lucratif. Les personnes qui travaillent dans le secteur associatif sont dans leur immense majorité des bénévoles ; ces organisations produisent des biens et surtout des services non marchands. Du coup, il est difficile de mesurer leur contribution à l’économie d’un pays.