La prévention du risque de crédit

Prévention du risque crédit (particuliers et entreprises)

Les établissements bancaires utilisent l’analyse financière et les méthodes supervisées de data mining dans le dessein louable de prévenir le risque de crédit. Hélas, quand le risque ne rentre pas par la porte, il rentre par la fenêtre, comme on l'a vu lors de la crise des subprimes en 2007…

 

Particuliers

Pour les particuliers qui sollicitent un crédit, la prévention du risque passe par le scoring d’octroi.

Le credit-scoring est en général réalisé par régression logistique (variables qualitatives et quantitatives). Il s’agit d’une méthode discriminante efficace. Cela étant, les banques et les sociétés de crédit peuvent toujours sophistiquer leurs modèles, recruter des profils pointus et acheter des logiciels d'intelligence artificielle redoutables, il n’en reste pas moins que l’élément essentiel est la donnée. Si l’exactitude des réponses du solliciteur reste un facteur purement exogène sur lequel l’établissement n’a pas d’influence, la sensibilisation des commerciaux est beaucoup plus primordiale que de tenter de gagner 0,5 point de bon reclassement sur un échantillon de validation… Si vous avez récemment sollicité un crédit, vous voyez ce dont il s'agit.

Le scoring est un moyen d’évaluer l’adéquation entre un crédit et un profil d’emprunteur, mais il n’intègre pas toutes les charges de celui-ci. Or, le débiteur peut être déjà endetté ailleurs. À court terme, chacun trouve son compte à ignorer ce petit détail malgré certaines obligations d’information. C’est pourquoi il existe dans la plupart des pays (en Belgique mais pas en France) des fichiers positifs qui visent à prévenir le surendettement. Il s’agit d’un répertoire national accessible par les établissements de crédit qui recense les dettes existantes auprès de ces établissements (mais pas toutes les factures impayées du particulier : téléphone, eau, etc.). À l’inverse, un fichier négatif recense les incidents relativement importants de paiement (en France : le FICP).

 

Entreprises

Pour les crédits bancaires aux entreprises (corporate), les études de dossiers sont davantage approfondies, les montants en jeu étant supérieurs et les informations plus nombreuses (mais pas toujours plus exactes que celles des particuliers !).

entreprises

On retiendra trois méthodes complémentaires de prévention du risque (à ne pas confondre avec les techniques de couverture du risque : hypothèques, assurances, spread, etc.).

1 - Une bonne connaissance de la santé financière de l’entreprise : le scoring des entreprises est un prolongement statistique des analyses financières puisque les éléments du score sont généralement des ratios. Il s’agit d’une aide à la décision valable pour une clientèle de PME, parfois de sociétés importantes. Toutefois, l’utilité du scoring diminue lorsque la taille du groupe permet d’autres moyens plus adaptés (rating des agences de notation, modèles établis à partir des cotations sur les marchés…). Les diverses méthodes ne sont pas toujours comparables entre elles, ne serait-ce qu’en raison d’horizons de prévision différents.

Le crédit interentreprises s’appuie également sur l’analyse financière mais aussi sur le scoring lorsque les clients sont très nombreux et qu’un traitement de masse devient une aide précieuse.

2 - Une estimation de la capacité de l’entreprise cliente à faire face à ses engagements. À l’instar de la prévention du risque « particuliers », celle du risque corporate s’appuie sur la détermination de LIMITES : il n’est dans l’intérêt de personne que l’emprunteur soit asphyxié par des crédits trop élevés au regard de ses capacités de remboursement.

3 - Enfin, la prévention passe par la mutualisation du risque grâce à un portefeuille diversifié de clients et de produits, et ou en recourant aux produits dérivés (voir la théorie du portefeuille).

 

prévention du risque