Cloud et edge computing, archivage numérique
Depuis les années 2000, le cloud computing a progressivement changé notre rapport au stockage des données et aux logiciels.
De quoi s’agit-il ? Pourquoi cette solution est-elle devenue incontournable ? Quels sont ses avantages et ses limites ? Voyons ceci de plus près…
Présentation
Le cloud computing (en français : informatique en nuage) n’est autre que l’accès à des ressources informatiques (serveurs, stockage, bases de données, réseau, logiciels, etc.) par Internet. Au lieu d'acheter, de posséder et de maintenir des serveurs et des bases de données physiques, les entreprises et les particuliers peuvent louer ces types de ressources à un fournisseur de services cloud.
Selon le NIST (National Institute of Standards and Technology), cette solution repose sur cinq caractéristiques.
- Libre-service à la demande : les utilisateurs peuvent utiliser automatiquement des ressources sans interaction humaine avec le fournisseur.
- Accès réseau étendu : les ressources sont accessibles par Internet, depuis n'importe où et avec n’importe quel appareil connecté.
- Regroupement des ressources : elles sont mutualisées pour servir plusieurs clients à partir d’une même infrastructure.
- Élasticité rapide : les capacités peuvent être augmentées ou réduites rapidement à la demande du client.
- Service mesuré : l’utilisation des ressources est suivie, contrôlée et facturée en fonction de la consommation.
Si, en tant que simple particulier, vous stockez vos milliers de photos sur OneDrive et si vous êtes client de Microsoft 365 ou peut-être de Photoshop, alors tout ceci vous parle forcément…
Voir aussi :
Différents modèles
Les types de déploiement sont les suivants :
- Le cloud est public lorsque les ressources sont détenues par un fournisseur et partagées entre plusieurs clients.
- Le cloud privé est dédié à une seule organisation et l’hébergement se trouve à l’extérieur. Ainsi les hôpitaux utilisent cette solution pour stocker et analyser les dossiers médicaux.
- Le cloud hybride combine les deux précédents. C’est un bon compromis pour réduire les coûts et maîtriser les ressources.
Un même client a aussi la possibilité de recourir à plusieurs fournisseurs (environnement multi-cloud).
Les services sont les suivants :
- IaaS (Infrastructure as a Service) : le client loue des serveurs, de l’espace de stockage ou des ressources réseau pour exploiter des applications existantes en fonction de ses besoins. Il s’agit donc d’une offre d’infrastructures matérielles virtualisées. Exemple : AWS EC2 (service d’hébergement d’Amazon).
- PaaS (Platform as a Service) : on loue une plateforme prête à l’emploi pour développer, tester et déployer des applications personnalisées. Exemple : Google App Engine.
- SaaS (Software as a Service) : ce sont les suites logicielles accessibles en ligne. Exemples : Gmail, Dropbox, Microsoft 365, Zoom…
Avantages et limites
Les avantages du cloud sont suffisamment probants pour que ce modèle supplante les réseaux internes.
- Économie de coûts : inutile d’investir lourdement dans des serveurs, ni de payer pour leur maintenance.
- Flexibilité et évolutivité : les ressources sont ajustées selon les besoins du moment, qu’il s’agisse de puissance de calcul, d’espace de stockage ou de bande passante. Ainsi, si l’activité d’une entreprise diminue, celle-ci peut adapter sa consommation.
- Accessibilité : on accède aux ressources à partir de tout appareil connecté dans le monde.
- Mise à jour automatique : ce sont les fournisseurs de cloud qui gèrent les mises à jour et les correctifs de sécurité.
- Collaboration facilitée : les équipes peuvent travailler ensemble et à distance sur les mêmes fichiers en temps réel.
- Puissance de calcul, en fonction du matériel du fournisseur.
Mais tout n’est pas tout rose non plus.
- Dépendance au fournisseur (vendor lock-in) : une fois qu’on a développé une architecture spécifique sur une plateforme, il peut être compliqué et onéreux d’en changer.
- Sécurité et confidentialité : stocker ses données sur des serveurs distants soulève forcément quelques inquiétudes : que se passe-t-il en cas de piratage ? Qui a accès aux données ? Ainsi la sécurité cloud est-elle devenue un domaine particulier de la cybersécurité. Par ailleurs, en cas d’attaque, il n’est pas toujours simple de savoir si la vulnérabilité était le fait du client ou de son fournisseur, ce qui peut poser des problèmes juridiques (modèle de responsabilité partagée).
https://www.comptia.org/blog/your-next-move-cloud-security-specialist - Pannes et indisponibilité : même les géants du cloud peuvent connaître des interruptions de service !
- Coûts imprévus : certaines opérations (transfert de données, montée en charge…) peuvent générer des frais imprévus.
- Les data centers consomment beaucoup d’énergie.
- De nombreux gouvernements s'interrogent sur l'emprise des géants américains du cloud. D'où l'émergence d'initiatives comme GAIA-X en Europe.
Edge computing
Contrairement au cloud computing, le edge computing, ou informatique en périphérie, consiste à traiter les données au plus près de leur source (capteur, smartphone…), ce qui permet de gagner du temps (moins de latence), d’économiser de la bande passante et parfois d’assurer une meilleure confidentialité. C’est un peu comme si au lieu d’envoyer chaque question à un expert très loin, on demandait à un assistant local de répondre tout de suite.
Archivage numérique
L’archivage numérique est la conservation de documents ou de données dans un format numérique, avec pour but de garantir leur intégrité, leur accessibilité et leur pérennité. Il peut se faire dans le cloud mais aussi localement (sur un disque dur ou un serveur interne). Son principal objectif est de stocker des données sur le long terme pour des besoins de traçabilité, de conformité ou d'historique. Elles ne sont pas utilisées au quotidien.
Pour ces raisons, il ne faut surtout pas confondre archivage numérique et cloud computing !